Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Junie Cadet mijote un menu croustillant pour les connaisseurs de l’art

Cette étudiante finissante en Arts Dramatiques à l’École Nationale des Arts s’est confiée à la rédaction de la Direction de communication de l’institution, pour feuilleter les pages d’un projet extrêmement interessant qu’elle assaisone pour les fins gourmets de l’art.

Depuis toute petite, nous confie t’elle, elle est fascinée par l’Univers, son environnement.  » Pour moi l’Art est le pouvoir de la création, l’Art est créateur. Au commencement était la parole et la parole était Art. Toute petite je me voyais grandir avec cette pensée et le désir de créer. Aussi, comprendre mon entourage et m’exprimer en retour a toujours été un besoin. Pour moi l’Art est ce moyen de communiquer avec mon entourage. Cette double relation de créer et de communiquer me permet de voyager dans l’univers culturel haïtien, pour comprendre l’essence de la liberté et de la vie.  »
Ainsi, je me suis dirigée vers l’ENARTS pour maitriser ma passion. » Telle est la réponse de Junie Cadet à la question  » Quel vent vous a transporté vers L’ENARTS?

La native de la cité Christophienne accepte de nous emmener dans son univers artistique multicolore

Direction de Communication: Avez-vous un peu de temps pour d’autres activités professionnelles ?

Junie Cadet: Je fais tourner mes activités professionelles autour de l’art. Quelques rares fois je m’adonne à d’autres professions comme l’électricité-bâtiment, la cuisine. Pour mon emploi du temps, je l’agence en fonction des priorités du moment.

DC: Actuellement, vous vous adonnez à la préparation d’une mise en scène. Exposez nous ce projet?

J.C : « Art lettre » est un échange de lettre artistique entre l’artiste haïtien et l’art lui même. Un dialogue de mots, de gestes, mettant en avant toute la créativité de l’art haïtien et les contraintes de son épanouissement. La mise en scène est prévue pour l’année prochaine.

Cette mise en scène veut bien montrer toute la puissance dont  nous disposons pour créer, et évoluer mais nous accordons peu d’intérêt à cela.

DC : votre public cible?

J.C : La population en général, les jeunes, et en particulier les artistes haïtiens.

DC : Sa finalité:

J.C : Conduire la population spécifiquement les artistes à valoriser tout le potentiel artistique et culturel qu’ils possèdent, surtout à l’intérieur d’Haïti et de le mettre au service du developpement de ce pays, ou dirais-je plutôt:
Conduire à la reconnaissance et à la volorisation de la culture haïtienne en s’imprégnant des forces et valeurs de cette dernière, pour l’avancement de soi et du pays en genéral.

DC: Votre regard sur les Arts de la scène en Haïti?

J.C : Les Arts de la scène sont la musique, la danse, le théâtre. En Haïti, nous regorgeons de talents dans ces disciplines artistiques, mais dans son ensemble nous sommes confontés à un problème de valorisation. Ce problème passe par l’absence de structuration du domaine de la culture en général, à la pratique informelle des métiers de l’art, surtout dans le cas du théâtre, ou déjà, aucune loi ne reconnaît le métier du comédien, metteur en scène, puis à la capacité de production et d’éxploitation ou de consommation des oeuvres par la population qui sévit dans une situation de vie précaire sans pouvoir d’achat. En outre, d’autres facteurs comme abscence de scène pour la représentation des spectacles, sans oublier les problèmes liés à la formation professionnelle des artistes, d’où la grande importance de l’ENARTS. De plus, il y a l’aspect du financement à la création. Et aussi l’existence d’entreprise culturelle structurée. Malgré les difficultés, les arts de la scène font preuve de secteur d’activité rentable pour le pays malheureusement sous exploitée.

Tout compte fait, je dirai plutôt qu’un professionnel de la scène doit être laborieux. Parler uniquement d’optimisme veut rien dire. Dans l’art c’est la passion et le travail qui guident. Et il ne faut pas chercher à croire dans ce que vous faites, ou en voulant tout simplement se trouver le plaisir de créer et de ce plaisir naîtra du travail extraordinaire qui traversera le temps et l’espace.

DC: En fin d’études,vous gardez quoi de l’école?

J.C. : L’ENARTS n’est pas seulment une école d’art, mais aussi une famille. On apprend des autres tout comme les autres apprennent de vous. De belles choses me sont arrivées là bas, et à l’ENARTS j’ai appris d’autres facettes de l’art, d’autres créations ont pris naissance. La passion pour l’art devient au dessus de ce qu’avant j’imaginais.
De bons souvenirs il y en aura toujours. Et je n’ai sucun regret d’avoir fréquenté l’ENARTS.

DC: Pourquoi vous encouragez quelqu’un à prendre une formation à L’ENARTS?

J.C. : L’ENARTS est l’unique école d’art du pays. Pourquoi ne pas valoriser ce que nous avons? Au delà de toutes les contraintes que confronte l’établissement qui sont aussi dues aux crises générales du pays, l’ENARTS reste une très bonne école de formation et j’encourage les jeunes à la fréquenter et j’invite les autorités de mon pays à s’impliquer d’avantage dans cette École qui a produit et produit encore tellement de valeurs sûres faisant la fierté tant Nationale qu’internationale de notre pays.

 

Propos recueillis par Eguens Renéus

Leave a Reply